Pour commémorer le triste anniversaire de l’opération israélienne Plomb durci, 50 000 Gazaouis et 1350 internationaux de 42 pays marcheront ensemble, le 31 décembre, vers le point de passage d’Erez. Organisée par la Coalition internationale pour la fin du siège illégal de Gaza, cette marche entend célébrer le Nouvel An dans la solidarité citoyenne. Et pallier le fantomatique soutien diplomatique des Occidentaux.
Les participants prévoient, entre autres, de lâcher des ballons et d’honorer le nom de chacune des 1315 personnes tuées pendant les 22 jours de l’offensive. Ils apporteront aussi du matériel médical et scolaire, qui manque cruellement au million et demi d’habitants vivant sous le blocus total d’Israël depuis trois ans. Blocus encore récemment qualifié de « crime contre l’humanité » par le rapporteur de l’ONU Richard Falk.
Les organisateurs, qui refusent de prendre position sur les querelles internes palestiniennes ou les négociations avec Israël, préparent un événement strictement humanitaire et non violent. Si le Hamas a donné son autorisation à la tenue de la marche, il n’est pas dit que l’Egypte autorisera le passage à Gaza de centaines de volontaires internationaux. Déjà informées et coopératives, selon Medea Benjamin, principale coordinatrice de la marche, les autorités égyptiennes peuvent cependant à tout moment empêcher l’entrée de participants étrangers. Et l’attitude des Israéliens est imprévisible. Que feront-ils lorsque les militants approcheront du point de passage d’Erez ? Si les manifestants non violents palestiniens sont régulièrement blessés lors de leurs actions en Cisjordanie. La présence à leurs côtés de volontaires étrangers - et peut-être celle de caméras de télévision occidentales venues couvrir l’événement - pourrait cette fois les mettre à l’abri de la répression.